Dans un système de retraite, ce sont les travailleurs d’aujourd’hui qui financent les pensions de ceux d’hier. Si le nombre de cotisants baisse, le système se fragilise. L’agriculture fonctionne sur une logique similaire : ce sont les producteurs actuels qui nourrissent les populations présentes. Si leur savoir-faire ne se transmet pas aux nouvelles générations, c’est toute la chaîne alimentaire qui vacille.
Une demande alimentaire qui explose
La population mondiale devrait atteindre 9,7 milliards d’habitants en 2050, avec une demande alimentaire en hausse de 35% à 60% selon la FAO. En Afrique, la démographie explose : la population doublera d’ici 2050, et les villes grossiront à un rythme jamais vu.
Pour répondre à cette demande :
- Il faut des producteurs mieux formés et plus efficaces
- Des pratiques agricoles modernisées et durables
- Une transmission des savoirs vers les nouvelles générations
- Une professionnalisation des exploitations existantes
Sans un renouvellement et une modernisation de la main-d’œuvre agricole, nous risquons un “trou” dans la chaîne de production, avec des conséquences graves : pénuries, flambée des prix, dépendance accrue aux importations.
La réalité nuancée de l’âge en agriculture
Des chiffres souvent mal interprétés
On entend souvent que “l’âge moyen des agriculteurs dans le monde est de 60 ans”, mais la réalité est beaucoup plus complexe selon les dernières données :
- L’âge moyen réel des agriculteurs dans les pays en développement est d’environ 34 ans
- Quand on ne compte que les chefs d’exploitation, l’âge monte à 49 ans
- Dans les pays développés, l’âge est effectivement plus élevé (58 ans aux États-Unis)
Afrique : des jeunes déjà présents mais à former
En Afrique subsaharienne :
- Plus de 60% de la population active a moins de 35 ans
- Beaucoup de jeunes pratiquent déjà l’agriculture, souvent de subsistance
- Le vrai défi n’est pas tant d’attirer les jeunes vers l’agriculture que de moderniser et professionnaliser l’agriculture pratiquée par les jeunes
Le paradoxe de la formation
Dans certaines régions :
- Les jeunes sont nombreux dans l’agriculture mais manquent de formation technique
- Ils pratiquent souvent une agriculture de subsistance peu productive
- Ils quittent les zones rurales non pas par désintérêt pour l’agriculture, mais par manque d’opportunités économiques viables
Des chiffres qui interpellent
Défis démographiques :
- 2 milliards d’Africains attendus en 2050 contre 1,3 milliard aujourd’hui
- 70% de la population africaine vivra en ville d’ici 2050
- 593 millions d’hectares agricoles supplémentaires seraient nécessaires sans amélioration de productivité
Opportunités existantes :
- Aux États-Unis : 30% des agriculteurs sont des “beginning farmers” (moins de 10 ans d’expérience) avec un âge moyen de 47 ans
- En Afrique : la jeunesse rurale représente un potentiel énorme de modernisation agricole
- Croissance de 167% des systèmes d’énergie renouvelable dans les fermes américaines entre 2012 et 2022
Ce qui fonctionne ailleurs : stratégies d’attraction et formation
Technologies et innovation :
- Japon : Programmes “Smart Farming” utilisant drones, capteurs et robots pour séduire les jeunes diplômés
- Pays-Bas : Pôles universitaires agroalimentaires connectant directement étudiants, startups et exploitations
- Israël : Agriculture de précision et technologies de pointe rendant le secteur attractif
Soutien économique et formation :
- Brésil : Financement de fermes-écoles et crédits avantageux pour les jeunes agriculteurs
- États-Unis : Subventions spécifiques pour les “beginning farmers” et programmes d’incubation rurale
- Canada : Programmes de mentorat associant jeunes agriculteurs et vétérans
Intégration filières :
- Nouvelle-Zélande : Contrats de formation-emploi avec les grandes entreprises agroalimentaires
- Allemagne : Apprentissages agricoles connectés aux débouchés industriels
- France : Installations aidées avec accompagnement technique sur 5 ans
Partout, l’objectif est le même : rendre l’agriculture attractive, viable et innovante pour assurer la relève et la modernisation.
L’approche d’Agrifrika : moderniser pour attirer
Chez Agrifrika, nous avons une conviction claire : Si nous voulons un avenir agricole solide, nous devons transformer l’agriculture africaine en secteur d’avenir désirable pour les jeunes.
Notre diagnostic : les jeunes sont là, transformons leur potentiel
Plutôt que de partir du principe qu’il faut “attirer” les jeunes vers l’agriculture, nous reconnaissons que beaucoup de jeunes Africains sont déjà dans l’agriculture. Notre mission est de les aider à en faire un secteur moderne, rentable et fier.
Notre approche en 4 piliers :
1. Modernisation technologique
- Outils numériques adaptés aux réalités africaines
- Agriculture de précision accessible aux petites exploitations
- Énergies renouvelables pour l’irrigation et la transformation
- Traçabilité digitale de la ferme au consommateur
2. Formation professionnalisante
- Contenus pratiques basés sur les défis locaux réels
- Formats hybrides : digital + terrain + mentorat
- Certification des compétences reconnue par les filières
- Formation continue pour s’adapter aux évolutions
3. Accès aux marchés et financement
- Connexion directe aux débouchés rémunérateurs
- Facilitation de l’accès au crédit et à l’assurance
- Coopératives renforcées pour mutualiser les risques
- Partenariats avec les chaînes de valeur modernes
4. Valorisation et fierté
- Mise en lumière des success stories de jeunes agriculteurs
- Communication moderne sur les métiers agricoles
- Réseau de jeunes agriculteurs entrepreneurs
- Reconnaissance des innovations et performances
Résultats visés :
Transformer la perception de l’agriculture : passer de l’image d’un “métier de subsistance” à celle d’une “activité entrepreneuriale moderne, lucrative et respectée”.
Les enjeux spécifiques à l’Afrique
Défis uniques :
- Agriculture de subsistance dominante : 80% des exploitations font moins de 2 hectares
- Manque d’infrastructures : routes, électricité, chaîne du froid
- Accès limité aux intrants de qualité et au financement
- Changements climatiques nécessitant des adaptations rapides
Opportunités exceptionnelles :
- 60% des terres arables non exploitées du monde se trouvent en Afrique
- Jeunesse démographique : ressource humaine considérable
- Marchés urbains en croissance : demande locale forte
- Technologies mobiles : leapfrog possible vers l’agriculture ultra-moderne
Modèles africains inspirants :
- Rwanda : Révolution agricole avec focus sur la formation des jeunes
- Ghana : Programmes de mécanisation partagée pour les jeunes coopératives
- Kenya : Innovation fintech pour l’agriculture
- Côte d’Ivoire : Professionnalisation des filières cacao avec les jeunes
L’urgence d’agir maintenant
Les fenêtres d’opportunité se ferment :
- Transition démographique : bonus démographique à saisir dans les 20 prochaines années
- Urbanisation rapide : risque de déconnexion des jeunes ruraux
- Concurrence internationale : nécessité de rattraper le retard technologique
L’effet multiplicateur de la formation :
- Un jeune formé peut transformer une coopérative entière
- Les innovations adoptées par les jeunes se diffusent rapidement
- L’agriculture modernisée attire d’autres jeunes par effet d’entraînement
Vision : une Afrique nourrie par sa jeunesse
Imaginez une Afrique où :
- Les jeunes agriculteurs utilisent des drones pour surveiller leurs cultures
- Les coopératives négocient directement avec les supermarchés via des plateformes digitales comme Agrifrika
- L’agriculture génère des revenus comparables aux emplois urbains
- Les villages prospèrent grâce à une agriculture moderne et connectée
Cette vision n’est pas utopique. Elle nécessite :
- Des investissements massifs dans la formation et les infrastructures
- Des politiques publiques favorables à la jeunesse rurale
- Des partenariats entre secteur privé, ONG et institutions
- Une transformation des mentalités sur l’agriculture
Chez Agrifrika, nous souhaitons contribuer à cette transformation en formant aujourd’hui les agriculteurs qui nourriront l’Afrique de demain.Parce que former les jeunes à l’agriculture moderne, ce n’est pas seulement assurer notre alimentation. C’est préparer un continent capable de nourrir ses habitants… et le monde entier.
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