Changements climatiques : Quelles menaces réelles pour les champs camerounais ?

L’agriculture est un pilier central de l’économie camerounaise. Elle occupe environ 70 % de la population active et nourrit des millions de familles. Mais cette activité vitale est aujourd’hui confrontée à une menace croissante : le changement climatique.

L’instabilité des saisons, l’intensification des sécheresses, les inondations imprévisibles et la hausse des températures mettent les producteurs en difficulté. Ces bouleversements climatiques fragilisent les systèmes agricoles et exposent les exploitants à des pertes de plus en plus fréquentes.

Dans cet article, nous allons explorer les principales menaces climatiques qui pèsent sur les champs camerounais, et montrer comment les agriculteurs peuvent s’adapter grâce à des pratiques plus résilientes et des solutions technologiques.

 Pluies irrégulières : des semis de plus en plus risqués

Autrefois prévisibles, les saisons pluvieuses le sont de moins en moins. Il pleut trop tard, ou trop tôt, ou pas assez. Dans certaines zones, comme la région de l’Extrême-Nord, les agriculteurs doivent désormais attendre des semaines avant de semer, faute de précipitations suffisantes. Cette imprévisibilité entraîne des semis ratés, des pertes financières, et des récoltes insuffisantes.

Températures en hausse : une pression invisible mais constante

Les températures moyennes au Cameroun ont augmenté d’environ 1°C en 40 ans, selon les données du Centre de Recherches Hydrologiques (IRGM). Cette chaleur prolongée perturbe le développement des cultures sensibles comme le maïs, le cacao ou la tomate. Elle accélère aussi l’évaporation de l’eau, ce qui aggrave la sécheresse des sols.

Ravageurs et maladies : un climat favorable à leur prolifération

Le changement climatique favorise l’expansion de nombreux ravageurs comme la chenille légionnaire ou les criquets migrateurs. Les maladies fongiques (mildiou, anthracnose, etc.) deviennent plus fréquentes à cause de l’humidité instable. Ces ennemis invisibles causent d’importantes pertes sur les cultures vivrières et commerciales.

Stress hydrique : l’eau se fait rare

Dans les régions sahéliennes comme le Nord et l’Extrême-Nord, l’accès à l’eau devient critique. Les rivières s’assèchent plus tôt, et les puits ne suffisent plus. Or, 90 % de l’agriculture camerounaise dépend encore des pluies. Sans solutions d’irrigation ou de gestion efficace de l’eau, les agriculteurs risquent l’abandon de certaines terres.

Solutions d’adaptation : entre tradition et innovation

Malgré ces défis, des solutions existent pour rendre l’agriculture plus résiliente :

Choisir des variétés adaptées au climat

Des instituts comme l’IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le Développement) ont développé des variétés de maïs ou de manioc plus résistantes à la sécheresse ou aux maladies.

Diversifier les cultures

La monoculture fragilise les exploitations. Introduire des cultures complémentaires permet de mieux répartir les risques et de maintenir une certaine stabilité des revenus.

Intégrer les technologies agricoles

Des applications météo, des alertes SMS agricoles ou encore des capteurs de sol peuvent aider les producteurs à mieux planifier leurs activités en fonction du climat réel, et non plus sur les habitudes du passé.

Un enjeu national, une responsabilité collective

Le changement climatique ne concerne pas que les agriculteurs. Il menace la sécurité alimentaire du pays. Pour y faire face, il faut :

  • Des politiques agricoles plus adaptées aux réalités climatiques
  • Un accompagnement technique et financier aux producteurs
  • Une meilleure synergie entre les chercheurs, les startups agritech et les décideurs publics

En conclusion

Le changement climatique n’est plus un risque lointain : il est déjà une réalité dans les champs camerounais. Mais avec les bonnes pratiques, les bons outils et un accompagnement efficace, les producteurs peuvent encore s’adapter. L’avenir de notre agriculture dépend de notre capacité à agir dès aujourd’hui.


Comments

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *