Le boom des produits “bio” ou “naturels” : effet de mode ou vraie reconquête ?

Depuis quelques années, les marchés africains voient fleurir les étiquettes “bio”, “naturel”, “sans produits chimiques”, “fait maison”, ou encore “de la ferme”. Jus d’hibiscus sans sucre, légumes cultivés sans engrais chimiques, savons artisanaux à base de plantes… Le consommateur africain semble redécouvrir ce que ses grands-parents n’avaient jamais perdu : la valeur des produits bruts, non transformés et respectueux des cycles naturels.

Mais cette tendance est-elle une véritable reconquête ou simplement un effet de mode ?

Une réponse à l’industrialisation alimentaire

Avec l’arrivée massive des produits importés, emballés, transformés, surgelés, enrichis d’additifs et de conservateurs, beaucoup de consommateurs ont ressenti un malaise. Fatigue chronique, allergies, prise de poids, maladies chroniques… Ces maux modernes ont poussé de nombreux urbains à revenir aux sources : des produits plus simples, locaux, sans intermédiaire.

Une prise de conscience… mais pas toujours éclairée

Il faut toutefois distinguer le vrai du faux bio. Le mot “naturel” est parfois utilisé sans contrôle ni traçabilité. Des vendeurs surfent sur la vague sans réelle garantie de production responsable. Par exemple, un “gombo naturel” peut avoir été cultivé avec des pesticides de marché, tout comme un “ jus bio ” peut contenir des colorants ou trop de sucre.

Une opportunité économique pour les petits producteurs

Ce regain d’intérêt pour les produits naturels est une aubaine pour les petits agriculteurs et transformateurs locaux. À condition qu’ils puissent structurer leur offre, garantir la qualité, soigner l’hygiène et maîtriser leur marketing. Le bio local est souvent plus adapté aux goûts, aux besoins, et aux moyens des consommateurs africains, à condition qu’il reste accessible.

Une reconquête culturelle

Ce n’est pas qu’un choix alimentaire. C’est un choix culturel. Le retour aux produits naturels, c’est aussi une manière de valoriser les savoir-faire traditionnels, les plantes locales, les techniques de grand-mère. C’est redonner du sens à ce que l’on consomme. C’est une forme de souveraineté.

En résumé 

Oui, le boom des produits “bio” et “naturels” est à la fois une mode… et une reconquête. Il y a une vraie demande, une vraie urgence, et un potentiel énorme. Mais pour que ce mouvement devienne durable, il faut encadrer, éduquer et structurer.


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