Depuis quelques années, un vent nouveau souffle sur l’agriculture africaine. Il vient souvent de loin : de Paris, de Montréal, de Bruxelles, de Londres ou de Washington, où une partie de la diaspora africaine, motivée par le désir de contribuer au développement de leur pays d’origine, se tourne vers l’agriculture. Et c’est une bonne nouvelle. Mais ce retour à la terre — ou plutôt ce financement à distance — ne suffit pas en soi. Mal préparé, il peut faire plus de mal que de bien.
1. L’intention : noble mais pas suffisante
Les membres de la diaspora ont une ressource précieuse : le capital financier. Avec quelques milliers d’euros ou de dollars, ils espèrent relancer des exploitations familiales, acheter des terres, ou créer des entreprises agroalimentaires. Mais l’agriculture est un métier, pas une opération immobilière. Sans compréhension du terrain, le risque d’échec est élevé.
2. Les erreurs les plus fréquentes
Parmi les erreurs les plus courantes :
- Confier un projet sans contrôle ni suivi à un parent peu expérimenté ;
- Acheter des terres non titrées ou mal situées ;
- Négliger les facteurs climatiques, logistiques et humains ;
- Sous-estimer les besoins de trésorerie ou surestimer les marges ;
- Penser à court terme, alors que l’agriculture est un jeu de patience.
3. Investir intelligemment : les clés du succès
Pour que ces investissements réussissent, voici quelques bonnes pratiques :
- S’informer sur les filières porteuses localement (manioc, maïs, poulet, légumes) ;
- Créer des partenariats avec des acteurs crédibles sur place (coopératives, incubateurs, entreprises comme Agrifrika) ;
- Formaliser les projets : business plan, contrats, suivi comptable ;
- Prendre le temps de comprendre le cycle agricole et ses risques ;
- Se former, même à distance, grâce aux nombreux programmes disponibles en ligne ou via les chambres de commerce.
4. Des opportunités énormes, mais un besoin d’accompagnement
L’Afrique a besoin de ses enfants de la diaspora. Leur capital, leur réseau, leur expertise sont des atouts immenses. Mais pour transformer ces ressources en impact réel, un accompagnement structuré est indispensable. C’est aussi dans cette optique qu’Agrifrika se transformera : dans l’intention de créer des ponts entre les investisseurs et les réalités du terrain.
Oui, l’agriculture peut être un levier d’impact et de rentabilité pour les diasporiens africains. Mais pas avec des décisions impulsives ou déconnectées de la réalité. Ce secteur mérite du sérieux, de l’écoute, de la méthode. Car en agriculture, on ne récolte que ce qu’on sème.
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