Former des agriculteurs ou former des gens à parler d’agriculture?

La formation agricole en Afrique face au dilemme de l’impact réel.

Aujourd’hui, de plus en plus de programmes, d’ateliers, de forums et de formations se multiplient sur le continent autour de l’agriculture. Et c’est une bonne chose. Mais une question fondamentale mérite d’être posée : forme-t-on réellement des agriculteurs capables de produire, vendre et vivre de leur activité ? Ou forme-t-on surtout des gens capables d’en parler?

1. L’inflation des « experts »

Il est devenu courant de rencontrer de jeunes diplômés qui, après un webinaire ou un bootcamp, se présentent comme consultants en agroécologie ou champions de la transition agricole. Mais combien ont déjà semé, récolté, ou géré un cycle agricole complet?
L’agriculture ne s’apprend pas seulement dans les PowerPoint. Elle s’apprend dans la terre, sous la pluie, avec les mains.

2. La vraie formation, c’est celle du terrain

Former un agriculteur, ce n’est pas lui faire réciter la définition de l’agroforesterie. C’est lui permettre de :

  • Comprendre son sol, son climat, ses ressources ;
  • Apprendre à gérer son exploitation comme une entreprise ;
  • Utiliser la technologie de manière simple et adaptée ;
  • Accéder à des débouchés fiables.

C’est une formation ancrée dans la réalité, pas dans les discours.

3. Former à l’action, pas à la posture

Les formations qui ont de l’impact sont celles qui visent à transformer des pratiques, pas à produire des orateurs. Bien sûr, la communication est importante. Il faut des voix pour porter les enjeux de l’agriculture africaine. Mais ces voix doivent s’appuyer sur des vécus concrets, pas sur de la théorie recyclée.

4. Ce que nous faisons chez Agrifrika

Chez Agrifrika, nous avons fait le choix de former par l’expérience :

  • Des visites terrain,
  • Des formations-action avec un retour sur investissement mesurable,
  • Des curriculums conçus et dispensés par des experts chevronnés,
  • Des outils simples pour structurer l’exploitation,
  • Une mise en réseau avec des acheteurs, partenaires, coopératives.

Nous croyons que la meilleure preuve de formation, c’est une récolte qui se vend.

Former des gens à parler d’agriculture, c’est bien. Former des gens à vivre dignement de l’agriculture, c’est mieux. Le continent africain a besoin de cultivateurs, d’entrepreneurs agricoles, de transformateurs. Pas seulement de conférenciers. Il est temps de revenir à l’essentiel : mettre les bottes et apprendre par la terre.


Comments

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *