Nos semences, notre identité : résistons à la standardisation

Dans le silence des champs et la poussière des marchés agricoles, une bataille invisible se joue : celle de la souveraineté semencière.

Derrière chaque graine que nous plantons, il y a une histoire. Celle d’un terroir, d’un climat, d’un peuple, d’un mode de vie. Pourtant, de plus en plus, ces graines sont remplacées par des variétés dites “améliorées”, standardisées, souvent importées.
Et avec elles, c’est une part de notre identité qui s’efface.

Le danger de l’uniformisation

Dans de nombreux pays africains, les politiques agricoles poussent à l’adoption de semences dites “modernes”, vendues par des multinationales ou des programmes d’aide.
Ces semences sont souvent :

  • Hybrides non reproductibles : il faut les racheter chaque saison.
  • Dépendantes de fertilisants chimiques : sans eux, les rendements chutent.
  • Vulnérables au changement climatique local : car conçues pour des conditions différentes.

Le résultat ? Un appauvrissement de la diversité agricole, une perte de résilience, et une dépendance croissante à des circuits d’approvisionnement étrangers.

Nos semences traditionnelles : bien plus que des graines

Les semences locales sont souvent considérées comme “non compétitives”. Pourtant, elles possèdent des qualités essentielles :

  • Adaptées aux sols et climats locaux ;
  • Résistantes aux maladies régionales ;
  • Portées par une mémoire communautaire : elles sont transmises de génération en génération.

Elles sont aussi le socle d’une alimentation enracinée, d’un mode de vie durable et d’une économie circulaire à l’échelle des villages.

Standardisation = perte d’identité

Lorsque tous les agriculteurs plantent la même variété de maïs ou de tomates :

  • Les goûts s’uniformisent.
  • Les usages traditionnels disparaissent.
  • La résilience écologique s’effondre (il suffit d’une seule maladie pour décimer toutes les cultures).

Mais plus grave encore : les paysans perdent leur autonomie. Ils deviennent dépendants de semenciers externes, incapables de reproduire leur propre patrimoine végétal.

La standardisation n’est pas neutre. Elle efface les spécificités culturelles et rend les territoires interchangeables.

Une autre voie est possible : défendre la semence paysanne

De plus en plus d’agriculteurs, d’ONG, de coopératives, militent pour :

  • Le maintien de banques de semences locales ;
  • La formation à la sélection paysanne ;
  • La reconnaissance juridique des semences traditionnelles ;
  • Des politiques publiques qui valorisent la diversité plutôt que la productivité à tout prix.

C’est un combat politique, économique et symbolique.

Ce que chacun de nous peut faire

  1. Soutenir les producteurs qui conservent des variétés locales.
  2. Consommer des produits issus de semences traditionnelles.
  3. Participer à des initiatives de troc ou de conservation de graines.
  4. Refuser les projets agricoles qui imposent une vision unique de la productivité.

Chez Agrifrika, nous croyons que nos semences sont les premières gardiennes de notre souveraineté alimentaire.

Défendre nos graines, c’est défendre notre avenir.


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