Les jeunes et l’agriculture : une opportunité pour l’emploi en Afrique

L’Afrique est le continent le plus jeune au monde : plus de 60 % de sa population a moins de 25 ans. Pourtant, beaucoup de jeunes peinent à trouver un emploi stable ou décent. Chaque année, des milliers de diplômés arrivent sur le marché du travail et se retrouvent face à une dure réalité : peu de débouchés, des salaires précaires, et une concurrence accrue.

Face à ce défi, un secteur reste encore sous-estimé mais plein de potentiel : l’agriculture. Trop souvent perçue comme une activité de survie ou réservée à certains profils, l’agriculture africaine est pourtant l’un des leviers les plus puissants pour créer des emplois, développer des entreprises et bâtir un avenir durable.

1. Une jeunesse en quête d’opportunités

Au Cameroun comme dans de nombreux pays africains, le chômage des jeunes reste élevé. Les grandes villes concentrent la majorité des demandeurs d’emploi, mais les opportunités y sont limitées. Beaucoup de jeunes diplômés rêvent d’emplois de bureau, en pensant que l’agriculture n’est pas faite pour eux.

Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • En Afrique, l’agriculture emploie encore plus de 55 % de la population active (Banque Mondiale, FAO).
  • Elle représente entre 20 et 35 % du PIB selon les pays. Au Cameroun, elle contribue à environ 20 % du PIB (INS Cameroun, 2023).
  • Chaque année, près de 12 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail en Afrique, alors que seulement 3 millions d’emplois formels sont créés (Banque Africaine de Développement).

Autrement dit, c’est un secteur où il y a encore de la place pour innover, créer et se faire une place.

2. L’agriculture, une activité longtemps “mystifiée”

Pendant des décennies, l’agriculture a été entourée de préjugés. On la présentait comme une activité :

  • réservée aux personnes âgées qui cultivent de petites parcelles pour nourrir leur famille,
  • destinée à ceux qui n’ont pas fait de longues études,
  • ou comme une solution de “dernier recours” pour ceux qui n’ont pas trouvé mieux.

Cette perception a découragé des milliers de jeunes, qui associaient l’agriculture à la pauvreté et au travail pénible. Pourtant, cette vision est dépassée. Aujourd’hui, l’agriculture est en pleine mutation : elle intègre la technologie, attire des investissements et crée des entreprises modernes.

 L’agriculture n’est plus une activité archaïque : elle devient un secteur rentable et porteur d’avenir.


3. Quand l’agriculture devient un levier d’emploi

L’évolution des pratiques montre bien que le secteur n’est plus ce qu’il était :

  • Agro-transformation : au lieu de vendre uniquement du manioc brut, les jeunes peuvent lancer de petites unités de transformation (farine, gari, tapioca, biscuits). Ce type d’activité crée de la valeur ajoutée et ouvre la voie à l’exportation.
  •  Agri-tech : de nouvelles applications mobiles aident à suivre la météo, surveiller l’humidité des sols ou connecter directement producteurs et acheteurs. Certains jeunes diplômés en informatique créent même des start-ups agricoles.
  • Chaîne logistique : l’agriculture ne s’arrête pas au champ. Du stockage au transport, en passant par la distribution, il y a une multitude de métiers qui peuvent générer des revenus pour la jeunesse.
  • Agro-entrepreneuriat : de plus en plus de jeunes choisissent d’investir dans de petites exploitations professionnelles (poulets, légumes bio, maraîchage sous serre). Avec un bon accompagnement, ces activités deviennent rentables rapidement.

En clair, l’agriculture moderne offre bien plus de débouchés qu’on ne l’imagine.


4. Des freins qui persistent

Malgré ce potentiel, certains obstacles découragent encore les jeunes :

  • Accès limité au financement : les banques et micro finances hésitent à financer des projets agricoles jugés risqués.
  • Accès difficile à la terre : beaucoup de jeunes n’ont pas de terrains où doivent passer des procédures compliquées pour en obtenir.
  • Manque de formation pratique : peu d’écoles offrent une formation moderne et concrète sur l’agro-entrepreneuriat.

Ces défis expliquent pourquoi beaucoup hésitent à se lancer, malgré les opportunités.


5. Le rôle d’Agrifrika

Chez Agrifrika, nous croyons que l’avenir de l’agriculture passe par la jeunesse.
Notre engagement est d’offrir aux jeunes producteurs et entrepreneurs agricoles un cadre qui leur donne confiance et leur ouvre des perspectives réelles.

Concrètement, nous :

  • Mettons en avant les opportunités qu’offre le secteur agricole pour inspirer la jeunesse,
  • Créons des ponts entre producteurs, marchés et jeunes entrepreneurs,
  • Encourageons l’innovation et l’usage de pratiques modernes et durables,
  • Accompagnons la transformation du secteur pour qu’il soit perçu comme un véritable choix de carrière, et non une option par défaut.

En faisant cela, nous participons à bâtir une agriculture africaine plus forte, créatrice d’emplois et tournée vers l’avenir.


Conclusion

L’agriculture n’est pas une voie de repli : c’est une voie d’avenir pour les jeunes africains.
En brisant les préjugés et en investissant dans ce secteur, les jeunes peuvent non seulement créer leur emploi, mais aussi nourrir leurs communautés et transformer l’économie du continent.


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