Article : Saison pluvieuse et cultures vivrières au Cameroun : maïs, manioc, arachide, qui résiste le mieux ?

La saison pluvieuse occupe une place centrale dans la vie agricole du Cameroun. Elle représente à la fois une bénédiction et un défi pour les petits exploitants qui dépendent largement de la régularité des précipitations pour assurer leurs récoltes. Trois cultures vivrières majeures – le maïs, le manioc et l’arachide – sont particulièrement concernées par les effets de cette saison, chacune réagissant différemment aux excès ou à l’irrégularité des pluies.

  1. Le maïs, culture sensible aux excès d’eau

Le maïs, largement cultivé et consommé, a besoin d’un apport hydrique suffisant pour se développer. Toutefois, lorsqu’il pleut de manière excessive, les champs peuvent être inondés, entraînant l’asphyxie des racines et une prolifération de maladies fongiques comme l’helminthosporiose. De plus, l’impraticabilité des routes durant la saison des pluies complique le transport de cette denrée périssable, ce qui entraîne des pertes post-récolte significatives. Le maïs reste donc une culture dépendante aux pluies pour pousser, mais vulnérable face aux pluies intenses.

  1. Le manioc, la culture la plus résistante

À l’inverse, le manioc est reconnu pour sa grande capacité d’adaptation. Ses racines tubéreuses supportent mieux les excès d’humidité et peuvent rester en terre plus longtemps sans se détériorer. Dans de nombreuses régions, il représente un filet de sécurité alimentaire lorsque les autres cultures échouent. Toutefois, des pluies trop abondantes favorisent l’apparition de maladies comme la pourriture racinaire et l’anthracnose, ce qui peut réduire les rendements à long terme.

  1. L’arachide, fragile face à l’humidité

L’arachide, essentielle dans l’alimentation et la transformation locale, est particulièrement sensible aux excès d’eau. L’humidité prolongée provoque la pourriture des gousses, favorise la prolifération des champignons (comme Aspergillus flavus, responsable de l’aflatoxine) et complique le séchage après récolte. Pour cette culture, la saison pluvieuse est donc un risque majeur qui menace à la fois la production et la qualité sanitaire des récoltes.

Conclusion : un équilibre à trouver

Au Cameroun, la saison pluvieuse constitue une ressource indispensable mais aussi une contrainte majeure pour les cultures vivrières. Si le manioc apparaît comme la culture la plus résiliente, le maïs et l’arachide demandent des mesures d’adaptation, notamment l’amélioration des techniques de drainage, l’utilisation de variétés résistantes et le développement d’infrastructures de séchage et de stockage. Investir dans ces solutions permettrait non seulement de réduire les pertes agricoles, mais aussi de renforcer la sécurité alimentaire dans un contexte marqué par le changement climatique. 

Lire notre article sur l’association des cultures : L’association des cultures au Cameroun : entre tradition et performance agricole et celui sur le changement climatique : Changements climatiques : Quelles menaces réelles pour les champs camerounais ?


Comments

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *