Dans nos marchés africains, les prix des fruits et légumes révèlent les saisons. Il suffit de faire un tour dans les allées colorées d’un marché de Douala, d’Abidjan ou de Dakar pour s’en rendre compte. Un cageot de tomates ou un régime de plantain peut voir son prix divisé par deux ou multiplié par trois… selon la période de l’année.
Pourquoi ces variations ?
Les coûts des produits saisonniers sont directement liés aux cycles agricoles et aux conditions climatiques.
- En saison de récolte pour chaque produit : l’abondance fait chuter les prix. Selon la période de l’année, les étals débordent de mangues, de maïs, de prunes, de plantain, etc. Ils sont accessibles à presque tous.
- En contre-saison : la rareté fait grimper les prix. Il faut souvent importer ou cultiver sous différemment, ce qui augmente les coûts de production, et donc le prix de vente. Nous avons par exemple le maïs et le ndolè qui sont cultivé en saison sèche dans les zones marécageuses. S’ils sont cultivés dans une zone peu humide, il faut les arroser régulièrement.
Ces fluctuations touchent directement la vie quotidienne : la ménagère, le restaurateur, mais aussi l’agriculteur qui doit jongler entre périodes de surplus avec les pertes et de pénurie avec les coûts élevés de productions.
Exemple concret : la tomate
En saison d’abondance, le cageot de tomates peut coûter 1500 FCFA sur certains marchés camerounais. Hors saison, le même panier peut grimper à 18000 FCFA. Cette différence de prix pèse lourd sur les foyers, mais aussi sur les transformateurs qui dépendent de cette matière première.
Impact sur l’économie locale
- Pour les producteurs : les prix bas en saison peuvent réduire leurs marges, faute de solutions de conservation ou de transformation.
- Pour les consommateurs : les prix élevés hors saison limitent l’accès à certains produits de base.
- Pour les États africains : la dépendance aux importations pour combler les manques fragilise la sécurité alimentaire et creuse la balance commerciale.
Que faire pour réduire ces écarts ?
La solution passe par l’innovation et de meilleures pratiques :
- Investir dans les chaînes de conservation (froid, séchage, transformation locale) pour éviter les pertes post-récolte.
- Encourager la production diversifiée et adaptée aux cycles saisonniers.
- Développer les marchés de proximité et les coopératives pour stabiliser les prix.
Les produits saisonniers sont une richesse, mais leurs coûts variables représentent un défi pour l’agriculture africaine. En valorisant la transformation locale et en modernisant les chaînes de production, nous pouvons faire en sorte que les saisons ne soient plus synonymes de pénurie ou d’excès, mais plutôt d’opportunités.
Chez Agrifrika, nous croyons que chaque fruit, chaque légume, mérite d’avoir une place durable sur nos tables – et que chaque agriculteur doit tirer un revenu juste de son travail, quelle que soit la saison.
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