L’Afrique regorge de richesses naturelles. Ses terres fertiles, ses ressources humaines dynamiques et sa biodiversité exceptionnelle en font un géant agricole en puissance. Pourtant, le paradoxe est frappant : le continent qui nourrit les autres ne parvient toujours pas à se nourrir lui-même.
Avec 60 % des terres arables non exploitées du monde, l’Afrique a tout pour assurer son autosuffisance alimentaire. Mais la réalité est tout autre :
- Plus de 280 millions d’Africains souffrent de malnutrition chronique.
- Des enfants vont à l’école le ventre vide.
- Des familles entières dépendent de l’agriculture de subsistance sans débouchés réels.
- Les agriculteurs vivent dans des conditions précaires.
Le grand paradoxe africain
L’Afrique exporte abondamment : cacao, café, coton, thé, fruits tropicaux… Ces matières premières quittent le continent pour être transformées ailleurs, créant de la valeur et de l’emploi sur d’autres territoires. Pendant ce temps, sur le sol africain, l’alimentation de base est parfois importée à grand coût.
Pourquoi ce paradoxe ?
1. Une économie tournée vers l’export brut
L’Afrique exporte, mais ne transforme pas. Les produits bruts quittent le continent, laissant derrière eux une économie appauvrie et dépendante.
2. Une industrialisation agricole quasi inexistante
Le continent manque cruellement d’équipements, d’infrastructures, de capacités de stockage et de transformation locale.
3. Une chaîne de valeur contrôlée par d’autres
Les systèmes alimentaires africains sont souvent dictés par les marchés extérieurs. Les paysans ne contrôlent ni les prix ni la distribution.
4. Des politiques agricoles faibles
L’investissement public reste marginal, les politiques agricoles sont souvent instables, et la vision à long terme est absente.
5. De fortes inégalités d’accès
L’accès à la terre, au crédit, aux innovations et à l’information est encore un luxe pour la majorité des agriculteurs africains.
Il est temps de changer de modèle
Face à cette réalité, l’Afrique doit redéfinir ses priorités alimentaires. Il ne s’agit pas de renoncer aux exportations, mais de replacer les besoins du continent au cœur de l’agenda agricole.
Produire pour consommer. Consommer pour renforcer nos économies. Transformer localement pour créer de la valeur. Exporter intelligemment.
C’est un impératif de souveraineté alimentaire, de dignité et de développement durable.
Nos recommandations pour un changement durable
✅ Investir dans l’agriculture familiale et durable.
✅ Renforcer les chaînes de transformation locale.
✅ Mettre en place des politiques agricoles cohérentes et ambitieuses.
✅ Encourager les jeunes et les femmes à s’engager davantage dans l’agriculture.
✅ Développer les infrastructures et les outils d’accès au marché.
Il est temps d’écrire une nouvelle page.
Une Afrique qui nourrit d’abord ses enfants, avant de penser à nourrir le reste du monde.
Une Afrique qui valorise son terroir, qui donne à ses agriculteurs les moyens de vivre dignement.
Une Afrique qui ne se contente plus d’être le grenier du monde, mais devient le moteur de sa propre croissance.
Il est temps de nourrir l’Afrique d’abord.
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