Le maïs est une céréale essentielle au Cameroun, tant pour la consommation locale que pour l’économie nationale. Cependant, derrière les chiffres de production, une réalité plus complexe se dessine, notamment dans la région du Littoral où le département du Moungo joue un rôle prépondérant.
Le Moungo : leader incontesté malgré une baisse des superficies
En 2023, la production totale de maïs dans le Littoral s’est établie à 190 500 tonnes, son plus bas niveau depuis 2019. Pourtant, le département du Moungo continue de dominer, contribuant à 82,4 % de la production régionale, avec 156 958 tonnes produites.
Cependant, un paradoxe persiste : la superficie consacrée à cette culture a chuté de 71 % en quelques années. Entre 2019 et 2021, le Moungo exploitait en moyenne 70 000 hectares, mais en 2023, il n’en reste plus que 20 810 hectares. Cette baisse est compensée par l’utilisation de semences améliorées, permettant d’optimiser les rendements malgré la réduction des terres cultivables.
Comparaison entre le Moungo et la Sanaga Maritime
Le contraste est frappant avec le département de la Sanaga Maritime, deuxième producteur du Littoral. En 2023, avec une superficie de 20 112 hectares, presque équivalente à celle du Moungo, sa production reste six fois inférieure. Ce déséquilibre souligne l’importance des techniques agricoles modernes, du sol volcanique fertile du Moungo, et des semences améliorées.
Analyse financière et impact économique
Le maïs est la troisième denrée alimentaire produite au Cameroun, après le manioc et la banane plantain. Cependant, la demande dépasse largement l’offre, créant un déficit estimé à 200 000 tonnes en 2020, selon le Ministère de l’Agriculture. Avec une consommation nationale de 3 millions de tonnes, la production domestique de 2,8 millions de tonnes reste insuffisante.
Répartition et consommation
Selon les analyses du Bureau de mise à niveau des entreprises, 58 % de la production est destinée à l’autoconsommation. Les régions septentrionales (Nord, Extrême-Nord et Adamaoua) sont les plus grosses consommatrices, avec une moyenne de 80 kg de maïs par an et par habitant en zone rurale et 60 kg en zone urbaine. En comparaison, le reste du pays consomme 6 à 8 kg par an, à l’exception du Nord-Ouest et de l’Ouest, où la consommation atteint 50 kg par an et par habitant.
Perspectives et stratégies
Pour combler le déficit et maximiser les rendements, plusieurs axes doivent être explorés :
- Expansion des surfaces cultivées, notamment en Sanaga Maritime.
- Soutien aux agriculteurs pour l’achat de semences performantes.
- Amélioration des techniques post-récolte pour réduire les pertes.
Avec des mesures adaptées, le Cameroun pourrait renforcer son autosuffisance alimentaire tout en boostant l’économie de la filière céréalière.
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