Le jour où l’Amérique a interdit la spéculation sur les oignons

“Si c’est illégal de gagner de l’argent… alors je suis coupable.” – Vincent Kosuga

1955. Chicago. Deux hommes. Vincent Kosuga, un cultivateur d’oignons et trader de matières premières et Sam Siegel, trader au Chicago Mercantile Exchange, son complice grossiste, décident de prendre pour cible un légume modeste, universel, indispensable : l’oignon.

À une époque où la spéculation sur les produits agricoles est libre, Kosuga et Siegel mettent en place une opération d’une brutalité chirurgicale :

  • Ils achètent des tonnes et des tonnes d’oignons, jusqu’à contrôler 98 % de l’offre sur le Chicago Mercantile Exchange.
  • En parallèle, ils vendent massivement des contrats à terme sur l’oignon, misant sur une chute imminente des prix.
  • Ils stockent les oignons dans des entrepôts frigorifiques, parfois même en les maquillant : des sacs remplis d’oignons pourris en haut et de sacs vides en bas, pour semer la panique.
  • Le prix de l’oignon monte artificiellement… puis s’effondre brutalement, comme prévu.

Les résultats sont catastrophiques :

  • Le sac d’oignons passe de 2,75 $ à 0,10 $.
  • Les producteurs sont ruinés.
  • Certains détruisent leur récolte en les balançant dans la rivière Chicago.
  • D’autres quittent définitivement l’agriculture.

Pendant ce temps, Kosuga et Siegel empochent des millions de dollars. Leur plan a fonctionné. Techniquement.

Mais l’Amérique découvre avec effroi qu’on peut ruiner tout un secteur agricole pour gagner à la bourse. La pression publique monte. Et en 1958, le Congrès américain vote une loi inédite : l’interdiction totale de spéculer sur l’oignon.

Jusqu’à aujourd’hui, l’oignon est le seul produit agricole exclu des marchés à terme aux États-Unis.

Des histoires comme ça il y en a par milliers dans l’agriculture. Dans cette nouvelle rubrique “Terre à Terre”, nous nous donnons la mission de les partager avec toi. En espérant que tu en fasses de même avec ton entourage. Parce que l’agriculture c’est l’affaire de tous.

Chez Agrifrika, on croit à une agriculture protégée. Pas naïve, mais juste. Et surtout, à une économie qui nourrit avant de parier.

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