Dans les champs brûlés par le soleil, dans les marchés animés à l’aube, dans les coopératives silencieuses qui nourrissent des villages entiers… Les femmes rurales travaillent sans relâche. Et pourtant, elles restent les grandes oubliées des politiques agricoles, des financements et des programmes de développement. Pourtant, sans elles, l’agriculture africaine ne tiendrait pas debout.
Une force de travail majeure, mais négligée
Selon la FAO, les femmes représentent près de 60% de la main-d’œuvre agricole en Afrique subsaharienne. Elles cultivent, récoltent, transforment, vendent. Elles nourrissent leurs familles et leurs communautés. Elles gèrent des exploitations familiales, souvent sans être reconnues comme cheffes d’exploitation. Elles perpétuent des savoir-faire agricoles ancestraux, transmettent des semences locales, maintiennent la biodiversité. Elles n’ont pourtant que 13 % d’accès à la terre, rarement un compte bancaire, encore moins un crédit ou un outil agricole mécanique. Cette invisibilité ne reflète pas leur impact. Elle révèle un déséquilibre structurel.
Pourquoi sont-elles « invisibles » ?
Les raisons sont multiples :
- Les normes sociales : dans de nombreuses communautés, la terre est transmise aux hommes. Les femmes cultivent sans posséder.
- Le manque de reconnaissance officielle : peu de femmes sont enregistrées comme agricultrices ou cheffes d’exploitation.
- L’accès inégal à la formation, à la technologie, aux financements : les programmes agricoles sont rarement conçus pour leurs réalités.
Cette invisibilité a un coût : pour les femmes, bien sûr, mais aussi pour la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes ruraux.
Valoriser le rôle des femmes : un levier de transformation
Investir dans les femmes rurales, ce n’est pas seulement une question d’équité. C’est une stratégie de développement.
- Quand une femme gagne un revenu, elle le réinvestit en priorité dans la santé, l’éducation et la nutrition de sa famille.
- Quand elle accède à la terre, elle cultive mieux, plus durablement, avec une attention particulière à la diversité.
- Quand elle est formée, elle devient innovatrice, formatrice, leader.
Valoriser les femmes, c’est démultiplier l’impact de chaque investissement agricole.
Ce que nous faisons à AGRIFRIKA
Chez Agrifrika, nous croyons fermement que l’avenir de l’agriculture africaine est féminin autant que masculin.
C’est pourquoi nous :
- Collaborons avec des coopératives dirigées par des femmes
- Intégrons une approche genre dans nos outils d’aide à la décision
- Donnons la parole aux femmes dans nos reportages, nos formations, nos podcasts
- Plaidons auprès des institutions pour des financements plus inclusifs
Nous ne construisons pas simplement des chaînes de valeur agricoles. Nous contribuons à bâtir un écosystème plus juste, où chaque actrice a la place qu’elle mérite.
De l’ombre à la lumière
Les femmes rurales ne sont pas faibles. Elles sont fortes, résilientes, ingénieuses. Ce qu’il leur manque, ce ne sont pas les compétences ni la volonté, mais la reconnaissance et le soutien.
Si nous voulons nourrir l’Afrique, bâtir des économies rurales solides, et relever les défis du climat, il est temps de mettre les femmes rurales au centre des priorités agricoles.
Chez Agrifrika, nous avons fait ce choix. Et vous ?
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