L’avenir de l’agriculture se joue aussi dans les écoles

Alors que l’Afrique s’efforce de nourrir une population en pleine croissance et de tirer parti de son immense potentiel agricole, une question cruciale reste souvent négligée : que transmet-on réellement aux futurs agripreneurs dans nos écoles agricoles?

J’ai commencé à me poser cette question il y a quelques années lorsque j’ai commencé à solliciter des stagiaires pour une de mes entreprises, dans une école pourtant spécifiquement dédiée à l’agriculture depuis plusieurs dizaines d’années. La réponse, malheureusement, est souvent déconcertante. Dans trop d’établissements, les formations agricoles restent figées dans le passé, perpétuant des pratiques rudimentaires qui ne répondent plus ni aux exigences du marché ni aux enjeux climatiques ou technologiques du 21e siècle.

On apprend encore à chauffer des poussins avec du charbon de bois,
alors que des radians paramétrables sont aujourd’hui accessibles à travers des sites de e-commerce ou des distributeurs locaux, bien que ces derniers pratiquent des prix 4 fois supérieurs à la valeur même de l’article vendu.
On enseigne des systèmes d’arrosage manuels, alors que des solutions d’irrigation goutte-à-goutte basiques (n’allons même pas dans les versions intelligentes plus avancées et pilotées par smartphones) sont en usage depuis plus d’une décennie.

Le fossé entre la formation et le terrain
Le monde professionnel agricole évolue rapidement, porté par l’innovation, la data, la mécanisation intelligente, la transition écologique et surtout une demande qui se développe de manière exponentielle, n’attendant personne à son passage. Pourtant, les programmes de formation restent totalement déconnectés de cette dynamique. Résultat : des jeunes diplômés peu préparés, des agriculteurs frustrés, et un secteur qui peine à se moderniser malgré les bonnes volontés.

Former pour demain, pas pour hier
L’avenir de l’agriculture africaine passera par la capacité à former des talents capables d’innover, piloter des systèmes connectés, gérer des chaînes de valeur complexes, et penser durabilité et rentabilité en même temps. Cela implique une refonte en profondeur des curricula, une meilleure collaboration avec les entreprises agricoles, et une ouverture aux réalités du terrain.
Chez Agrifrika, nous croyons fermement que les écoles agricoles doivent devenir des incubateurs de solutions, pas des musées de techniques


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