L’état des routes au Cameroun : un frein aux échanges commerciaux durables

Au Cameroun, les routes sont bien plus que de simples voies de circulation : elles sont les artères vitales qui irriguent l’économie nationale. Pourtant, leur état laisse souvent à désirer, avec des conséquences directes et profondes sur les échanges commerciaux, notamment dans les zones rurales et enclavées.

Des routes impraticables, des marchés inaccessibles

Dans de nombreuses régions du pays, notamment en saison des pluies, les axes routiers deviennent de véritables pièges pour les transporteurs. Ornières profondes, ponts effondrés, routes non bitumées… autant d’obstacles qui rallongent les délais de livraison, augmentent les coûts de transport, et dissuadent parfois totalement les opérateurs économiques d’accéder à certains marchés. Pour les producteurs agricoles, cela signifie des récoltes invendues ou vendues à vil prix faute de pouvoir les acheminer à temps vers les centres urbains.

Un impact économique tangible

L’état des routes contribue directement à l’augmentation du coût des produits sur les marchés. Un produit cultivé à l’extrême nord du pays peut voir son prix multiplié par deux ou trois simplement à cause du coût du transport. Cette situation nuit à la compétitivité des producteurs locaux, décourage l’investissement privé et ralentit le développement des chaînes de valeur agricoles.

De plus, les entreprises de logistique et de transport sont contraintes d’investir davantage dans la maintenance de leurs véhicules, réduisant ainsi leurs marges bénéficiaires. Les pertes enregistrées sur le trajet (produits périssables abîmés, retards de livraison, pannes) affectent toute la chaîne commerciale.

Des zones rurales encore plus marginalisées

Les communautés rurales sont les premières victimes de cet enclavement. Non seulement elles peinent à écouler leurs productions, mais elles ont aussi du mal à accéder aux intrants agricoles, aux équipements, aux services de santé ou à l’éducation. L’état des routes contribue ainsi à renforcer les inégalités territoriales et freine les initiatives de développement local.

Vers une amélioration durable ?

Bien que des efforts aient été entrepris pour réhabiliter certains axes stratégiques, beaucoup reste à faire. La modernisation du réseau routier doit devenir une priorité nationale. Il ne s’agit pas seulement de bitumer quelques kilomètres de routes, mais de repenser l’aménagement du territoire pour désenclaver durablement les zones productives, faciliter les échanges et stimuler l’économie locale.

En conclusion

L’état des routes au Cameroun n’est pas un simple problème d’infrastructure, c’est un enjeu stratégique pour le développement économique et social du pays. Investir dans un réseau routier fiable et résilient, c’est favoriser la circulation des biens, des services et des opportunités. C’est surtout garantir à chaque citoyen, quelle que soit sa région, un accès équitable aux marchés et à la prospérité.


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