Les chips de plantain sur le marché camerounais

Nous observons de plus en plus la croissance des marques de chips de plantain sur le marché camerounais. Il y en a principalement deux catégories.

Certaines sont bien conditionnées, des marques bien travaillées qui essaient de s’imposer sur ce marché en se démarquant des autres. Un nom, un emballage bien conçu, un code barre, des informations qui sont plus ou moins conformes. Une autre particularité de cette catégorie, c’est qu’elle varie les saveurs. Vous y trouverez des salés, des sucrés, des saveurs natures, à l’ail, à l’oignon, aux épices. Ils prennent le temps de bien choisir les produits utilisés pour la production de leurs chips. Ils se positionnent dans les supermarchés et les événements plus sophistiqués (conférences, formations d’entreprises, anniversaires, etc.). Ces marques de chips sont en général les produits de jeunes entrepreneurs camerounais qui essaient de bien faire les choses en respectant les standards recommandés pour les produits de grande consommation. Ils investissent des ressources financières non négligeables sur la norme, l’étiquetage, la communication, sans compter la production.

D’autres sont tout simplement mis dans des plastiques transparents et scellés à l’aide d’un briquet qui permet de brûler et de rabattre le bout du plastique. Dans cette catégorie-là, pour les habitués, vous devez déjà savoir que ceux qui sont dorés sont faits à base de plantains non mûrs. Ceux qui sont plus foncés, l’air d’avoir été oubliés dans l’huile plus de temps qu’il n’en faut, sont faits à base de plantains mûrs. Il y a même tout un marché réservé à cette catégorie à certains endroits de la ville comme l’école publique de Deido, tous les matins dès 5h. Leurs clients sont en général des revendeurs (call box, boutiques du quartier, propriétaires de comptoirs de vivres). Ils sont également vendus par des vendeurs ambulants dans les marchés, sans oublier qu’on en trouve inconditionnellement au long de nos routes nationales, et principalement dans les stations de péage avec des formes fantaisistes destinés à prendre plus d’espace dans l’emballage pour qu’on y mette moins du contenu essentiel. Ceux qui ont l’habitude de consommer les produits de la première catégorie, auront l’impression en y goûtant, que c’est fait à base d’huile rouge parce qu’un peu collant dans la bouche, et laissant un arrière-goût sur la langue après consommation. Les clients réguliers par contre, les trouvent irrésistibles. Il n’y a qu’à voir la fréquence de renouvellement du stock sur les points de vente.

Deux concepts, deux approches, pour le même produit, pourtant les deux catégories se vendent. Comme on le dit généralement chez nous : « chaque marchandise a son client ».

Tout de même, nous remarquons que la fréquence d’achat des marques de ship vendus dans les supermarchés est moins élevée que ceux vendus en dehors. Est-ce à cause du prix, de l’accessibilité, ou simplement dû au fait que les camerounais préférèrent consommer les produits faits avec moins de soins? Et pourtant, ceux qui essaient de bien faire les choses investissent plus d’argent pour garantir un maximum de qualité.

Alors, d’après vous, qu’est ce qui amène le client à choisir l’une ou l’autre des deux catégories de ces chips de plantain?