Le phénomène des tricycles de tomates à Douala et le défi de notre système agroalimentaire

Depuis quelques années, un phénomène particulier a pris de l’ampleur dans les rues de Douala. Et je suis persuadé que c’est également le cas dans d’autres grandes villes du pays. Ce phénomène, ce sont ces tricycles qui sillonnent les quartiers pour vendre des tomates en cageots directement aux consommateurs.

Il y a quelques années encore, la tomate se vendait principalement au marché, et des lieux spécialisés comme le marché Sadanga étaient incontournables pour ceux qui souhaitaient acheter en grande quantité. Aujourd’hui, on constate un changement profond dans le circuit de distribution de ce produit. Ce qui était autrefois un processus structuré est devenu chaotique et fragmenté.

Pourquoi les producteurs se retrouvent-ils à vendre leur production dans les rues ? Pourquoi n’ont-ils plus le temps de se concentrer uniquement sur leur métier : produire ? Quel est le déclin dans ce système qui les pousse à liquider leurs stocks dans les tricycles ?

Un système agroalimentaire efficace doit fonctionner comme une course de relais, où chaque acteur fait son travail du mieux qu’il le peut pour garantir un résultat optimal. Les agriculteurs devraient se concentrer sur ce qu’ils savent faire de mieux : produire des denrées alimentaires pour nourrir nos populations. Le rôle des autres acteurs de la chaîne est de garantir que ces produits arrivent dans les panier de la ménagère dans les meilleures conditions, à un prix juste et raisonnable.

Et s’il y a une surproduction, comme on peut le voir avec ces tomates qui se retrouvent à être vendues dans les tricycles, les industriels doivent prendre le relais pour transformer ces surplus en produits durables, avec une longue durée de vie sur les étagères des supermarchés.

Il est évident qu’il y a un problème majeur dans cette chaîne. Et pas seulement pour la tomate. Nous observons le même dysfonctionnement sur la majorité des produits agricoles du pays. Que ce soit du côté de la production, où les outils manquent pour un rendement optimal, de la logistique, qui est souvent inadaptée, ou de la distribution, où la communication entre producteurs et revendeurs est insuffisante.

C’est de ce constat qu’est né Agrifrika. Nous avons décidé d’agir en apportant des solutions concrètes pour fluidifier l’ensemble de notre système agricole. L’objectif ? Que nos agriculteurs n’aient plus à s’épuiser à vendre leurs produits dans les rues, sur des tricycles ou dans les marchés. Mais aussi leur fournir les outils nécessaires pour améliorer et optimiser leur production.

Nous voulons offrir à toute la chaîne de valeur des outils permettant une meilleure logistique, une meilleure distribution, et pourquoi pas, une meilleure transformation de nos productions agricoles.Nous avons les terres, nous avons des hommes et des femmes prêts à travailler, et nous avons le marché. Il est temps de mettre au service de ce système la technologie qui lui permettra de franchir un nouveau cap.


Comments

One response to “Le phénomène des tricycles de tomates à Douala et le défi de notre système agroalimentaire”

  1. Kevin Juste Boumal Avatar
    Kevin Juste Boumal

    Interesting

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